On se retrouve pour un deuxième club de lecture, avec cinq nouveaux livres, et mon avis sur chacun d’entre eux 😊
L’histoire d’une reconstruction :

Le pitch :
Diane avait tout : un mari aimant, Colin, et une petite fille pleine de vie, Clara. Un travail qu’elle adorait : propriétaire d’un café littéraire en plein Paris qu’elle gérait avec son meilleur ami Felix. La vie était facile et belle jusqu’à un jour banal, à la veille d’un départ en vacances où Colin et Clara perdent la vie, percutés par un camion alors qu’ils allaient faire les courses…. Diane perd alors tout : son mari et sa fille de 5 ans, son goût pour la lecture et son travail, son goût pour la vie…. Elle sombre dans une tristesse infinie.
Les mois passent et Diane reste figée dans une torpeur dont rien ne semble pouvoir l’extraire, pas même Felix et son excentricité qui veille sur elle et tente de la faire réagir. N’en pouvant plus de devoir rendre des comptes à ses proches et voulant vivre son chagrin seule, elle décide un beau jour de partir vivre en Irlande, en hommage à Colin, dans un tout petit village où, elle l’espère, personne ne viendra la déranger. C’est sans compter sur la gentillesse des irlandais, la beauté des paysages et la rencontre improbable avec un homme qui va la chambouler….
Ce que j’en pense :
Les premières pages du livre nous embarquent dans l’histoire de cette femme qui avait tout et qui, en une fraction de seconde, a tout perdu. On partage avec Diane sa souffrance, sa tristesse et le vide intérieur qu’elle ressent depuis la perte de son mari et de sa fille. On s’attache à Félix, le meilleur ami gay et drôle qui prend soin de Diane et est toujours là pour elle.
Au fil des pages et après son arrivée en Irlande, apparaît le personnage d’Edward, le voisin glacial et bourru, et au fur et à mesure, le livre bascule dans les clichés…. La relation Diane/Edward est intéressante mais pas forcément bien construite même si l’auteur nous offre de beaux moments sur fond de paysages irlandais. L’arrivée (comme un cheveu sur la soupe) d’une troisième personne dans cette relation compliquée est surprenante, mais pas forcément dans le bon sens. Trop de stéréotypes, trop de moments prévisibles….
La fin du livre est pourtant étonnante, mais, je trouve, mal amenée, au vu de tout ce qui se passe durant le séjour de Diane en Irlande. L’auteur évite par contre de glisser dans une fin attendue et sans surprises, mais elle aurait mérité un plus long développement de la sensibilité et du ressenti de chaque personnage (en particulier du personnage d’Edward).
Une petite déception donc pour ce livre. Je ne suis pas encore sûre de lire les autres romans de cet auteur, même si je reconnais que les personnages et l’histoire sont attachants….
L’histoire d’un combat :

Le pitch :
Agathe Auproux est jeune, belle, célèbre (ancienne chroniqueuse sur C8 et star d’Instagram), mais à 27 ans, elle apprend qu’elle a un cancer. Ce livre raconte son combat contre la maladie, des premiers examens à l’annonce de son lymphome, des protocoles de soin et séances de chimiothérapie à l’annonce de sa rémission complète. Comment elle a d’abord voulu garder ce combat pour elle, pour finalement ne plus supporter cette « double vie » de malade d’un côté et de célébrité glamour de l’autre, et l’annoncer publiquement, annonce qui a mené à cette idée de livre.
Ce que j’en pense :
Avec une écriture simple, fraîche et sans fioritures, elle nous livre dans ce journal intime ses mois de combat. Sans être larmoyant mais pas non plus complaisant, on découvre comment elle a vécu ces longs mois de soins, se persuadant que tout allait bien, qu’elle pouvait gérer son cancer d’un côté et sa carrière de l’autre, continuer à poster de belles images sur les réseaux sociaux alors qu’en fait elle devait vivre au quotidien avec cette maladie, prenant entre autres la forme d’un cathéter très visible installé sous sa peau au dessus de la poitrine (que d’ailleurs dans les premiers mois elle s’efforçait de cacher constamment), comment elle a dû gérer aussi sa perte de plus en plus importante de cheveux et ses efforts pour la ralentir, ainsi que la fatigue des séances de chimiothérapie.
Le message positif du titre accompagne tout le livre, car elle a vécu cette maladie bien entourée, même si elle raconte aussi ses moments de colère, de fatigue et de lassitude, parfois aussi face à l’indélicatesse des autres, et comment le fait de garder secrète sa maladie commençait à vraiment lui peser et la libération que fut l’annonce publique. La pose et la dépose du cathéter (bien visible sur la photo de couverture) est le fil rouge et le symbole de sa bataille (de même que les messages Instagram de sa communauté, tantôt adorables, tantôt détestables, qui ouvrent chaque nouveau chapitre de son combat). Ce cathéter qu’elle a détesté dès la première minute et qui devient aussi important que le cancer lui-même, car la marque visible de sa maladie.
Un livre qui parle, qui montre qu’il faut aussi s’octroyer le droit d’aller parfois moins bien, l’essentiel étant d’aller toujours de l’avant.
Entre illusion et réalité :

Le pitch :
Anna, pédopsychiatre devenue agoraphobe à cause d’un mystérieux événement, vit recluse chez elle dans sa grande maison à New York. Séparée de son mari et de leur fille, elle passe ses journées à boire, prendre de nombreuses doses de médicaments, chatter sur des forums et jouer aux échecs en ligne. Elle aime aussi visionner encore et encore des vieux polars en noir et blanc. Et espionner ses voisins…. par l’intermédiaire de son appareil photo, surtout les trois membres de la famille Russell, un adolescent et ses parents, qui viennent d’emménager dans la maison d’en face : une famille en apparence sans histoires, et pourtant… Anna va être un jour le témoin d’un horrible crime chez les Russell…. Mais l’a t’elle imaginé ou est-ce la réalité? Anna ne sait plus quoi croire et si elle peut se fier à elle-même….
Ce que j’en pense :
Je dois dire que j’avais hâte de lire ce livre tant l’auteur est présenté comme le nouveau maître du polar et les critiques que j’ai pu lire, dithyrambiques…. et… j’ai été un peu déçue…. L’histoire est très longue à se mettre en place avec une présentation du personnage d’Anna, sur de nombreux chapitres : c’est d’ailleurs sur elle, sa vie de recluse, son agoraphobie et son alcoolisme sur lequel se concentre la première partie du livre. S’il est intéressant d’avoir un bon éclairage de ce personnage complexe, il faut attendre jusqu’à la moitié du livre pour commencer à être happée par l’histoire…. Anna ne peut plus sortir de chez elle, elle fait de la rééducation et voit un psychiatre à domicile qui lui prescrit un traitement lourd qu’elle suit à moitié, mélangé à de fortes doses d’alcool…. Elle vit séparée de son mari et de sa fille mais continue apparemment de leur parler quotidiennement…. Et puis elle est témoin d’un meurtre alors qu’elle espionne ses voisins : le meurtre d’une femme, Jane Russell, mère de famille, dont elle certaine d’avoir fait la connaissance et avec qui elle a sympathisé, mais qui pourtant est toujours en vie après que le crime ait soi-disant été commis…. Sauf que la femme qui vit en face n’est pas la même Jane Russell qu’Anna a rencontré…. mais alors, a-t-elle tout imaginé? En effet, personne ne veut la croire et Anna commence à douter de ce qu’elle a vu…. Alcoolique, voyeuse et agoraphobe, son témoignage semble peu crédible aux yeux des autres. Mais Anna est persuadée qu’une femme a été poignardée….
Ce n’est qu’à partir de la moitié du livre que j’ai commencé à me prendre au récit, à m’attacher au personnage d’Anna grâce à l’éclairage de l’auteur sur son passé complexe, et le twist final est assez inattendu ce qui est plutôt une bonne surprise! Un polar à lire, mais qui aurait mérité plus de suspense, des personnages secondaires mieux construits et une première partie moins longue pour devenir un vrai « page turner » addictif….
L’histoire d’un fabuleux destin :

Le pitch :
On ne présente plus Michelle Obama, ancienne première dame des Etats-Unis, qui a accompagné son mari Barack Obama, premier métis élu président des Etats-Unis durant huit années à la Maison Blanche, devenant ainsi le premier couple de couleur à accéder aux plus hautes fonctions dans ce pays. Elle nous relate dans cette autobiographie son parcours exceptionnel, de son enfance dans le South Side de Chicago, à ses années d’études au sein d’une prestigieuse université et sa réussite professionnelle, à la rencontre avec Barack Obama, alors jeune stagiaire dans son cabinet d’avocats, rencontre qui va changer son destin, leur destin et celui de l’Amérique à tout jamais, en laissant une trace importante et symbolique dans l’Histoire de ce pays.
Ce que j’en pense :
Quel parcours exceptionnel que celui de Michelle Robinson, petite fille ayant grandi dans une famille simple et aimante dans le quartier du South Side de Chicago, puis qui, à force de travail et de volonté, devient étudiante dans les universités prestigieuses de Princeton et Harvard, et entame une carrière de grande avocate d’abord, puis fait la rencontre de Barack Obama, son nouveau stagiaire, dont elle tombera follement amoureuse et qui sera par la suite élu 44ème président des Etats-Unis, devenant avec leurs filles Malia et Sasha, la première famille afro-américaine à accéder à la Maison Blanche.
Le livre se décompose en trois parties : « Devenir moi », « Devenir nous » et « Devenir plus » dans lesquelles elle nous parle tout à tour de son enfance dans une famille aimante, ses parents et son frère, comment elle a travaillé dur pour entrer dans de prestigieuses universités malgré sa couleur de peau et ses origines modestes, comment elle est arrivée à devenir avocate dans un prestigieux cabinet de Chicago où elle a rencontré l’amour de sa vie, alors son stagiaire, Barack Obama, et comment ils ont construit une famille ensemble en donnant naissance à deux filles. Le courage qu’elle a eu de se choisir une autre carrière, n’étant pas épanouie dans son rôle d’avocate travaillant dans le domaine de la propriété intellectuelle, et voulant donner plus de « sens » à ses actions. Elle explique avec beaucoup de justesse et de vérité les obstacles qui se sont placés sur son chemin, et comment elle a surmonté les différents préjugés liés au fait d’être une femme noire, issue d’une minorité, épouse et mère, voulant avoir le choix de son avenir. Elle raconte les doutes qui l’ont accompagné quand son mari s’est lancé en politique, dans une arène impitoyable et cruelle, mais comment la certitude qu’il pouvait apporter un changement bénéfique pour son pays lui ont permis de lever toutes les barrières et incertitudes.
On entre avec plaisir et curiosité dans les coulisses de la Maison Blanche à travers le récit de ses huit années passées là-bas (même si cela ne constitue pas la majeure partie du livre) et comment elle a tenté, à travers son rôle de première dame, de lancer différents programmes positifs de lutte contre l’obésité infantile, l’aide aux militaires et leurs familles… et essayé à tout prix de protéger ses deux filles au maximum du tourbillon médiatique dans lequel ils sont entrés.
On se rend compte qu’elle est une femme « normale », issue d’une famille « normale » et que jamais elle n’aurait pu imaginer quel chemin allait prendre sa vie. Elle nous livre sans détour tout au long du livre ses doutes, ses espoirs et ses angoisses.
C’est un livre très positif, rempli d’espérance, d’optimisme, de foi en l’avenir et en son pays qui mérite d’être lu : un parcours de vie exceptionnel et inspirant.
Le Prix Goncourt 2019 :

Le pitch :
Alors qu’il est incarcéré dans une prison de la province de Montréal, Paul Hansen, se remémore sa vie d’avant : son père, Johannes, un pasteur danois; sa femme, Winona, pilote d’hydravion et sa chienne Nouk, tous les trois décédés; ainsi que son travail de concierge/ homme à tout faire/bureau des pleurs au sein de la résidence l’Excelsior. Alors qu’on remonte le fil de ses souvenirs, en même temps qu’il nous raconte sa vie en prison, et surtout sa cohabitation haute en couleur avec Patrick Horton, un Hell’s Angel aussi dangereux qu’attachant, Paul Hansen nous dévoile peu à peu les événements qui ont conduit à son emprisonnement.
Ce que j’en pense :
Le titre est prometteur et l’écriture soignée, le récit agréable à lire et on s’attache facilement aux personnages, même les plus improbables, comme le compagnon de cellule du narrateur, Patrick Horton, un Hell’s Angel à la personnalité rocambolesque, qui au fil des pages, agrémente le récit de ses aventures carcérales.
Pas d’intrigue complexe ou de rebondissements ici : juste le portrait d’un homme ayant une vie «banale» et qui un jour, va basculer et commettre l’acte qui va le condamner à la prison. On s’attache ainsi au narrateur, et l’on comprend l’enchaînement des événements jusqu’au jour fatidique où il commet l’acte qui le conduit à l’incarcération.
L’auteur nous offre une jolie galerie de personnages, différents les uns des autres, et qui tous ont une façon « d’habiter » le monde d’une manière qui leur est propre : que ce soit le père du narrateur, un pasteur dont la foi s’étiole petit à petit; sa mère, absente et plus intéressée par son cinéma que par sa famille; sa femme, pilote d’avion et grand amour du narrateur, qui lui fait découvrir la beauté des grands espaces; sa chienne, compagne fidèle et loyale…. Tous jouent un rôle dans cette partition qu’est la vie de Paul Hansen. J’ai aussi aimé comment le narrateur nous raconte les différentes étapes de sa vie en mettant d’abord en scène les paysages qui l’entourent ou qui ont aussi influencé sa vie. Comme si chaque chapitre de la vie de Paul était lié à un paysage : le Danemark, Toulouse, le Canada….
D’un autre côté, et même si le livre n’est pas très long, je dois dire que je me suis un peu ennuyée par moments, et j’ai sûrement été un peu déçue par les attentes que j’avais par rapport au titre du livre et le récit mis en forme par l’auteur.
Un avis mitigé donc mais plus positif que négatif tout de même.
Et vous alors ? Avez-vous lu ces livres ? Qu’en avez vous pensé ? Des suggestions de lecture à proposer 😉
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